Un internet qui atteint ses limites
Le 16 février 2009l'heure, Madagascar doit se contenter du satellite pour s'inviter sur la toile. Aujourd'hui, toutes les communications internet sur la Grande île passent par le ciel.
Techniquement et économiquement, la connexion satellite a de plus en plus de mal à supporter l’explosion et l’exigence des besoins de consommation d’internet dans le pays. Les opérateurs, présents sur le marché cassent régulièrement leur tirelire pour offrir davantage de connexions à une population d’internautes, elle aussi, en perpétuelle augmentation. En investissant dans la bande passante satellitaire, ceux-ci parviennent tout juste à maintenir un niveau de connexion stable. Ils évitent simplement la saturation du réseau. Pour l’internaute, le gain d’efficacité est quasiment imperceptible, le surplus de bande répondant tout juste au surplus de connectés.
Non seulement, les performances individuelles n’évoluent guère, mais le fonctionnement même de l’internet par satellite restent très longs. Alors pour jouer sur la vitesse de connexion, les opérateurs usent de parade avec le développement des proxys. Les pages web les plus visitées sont ainsi recherchées une seule fois par l’opérateur via le satellite. Les données sont stockées temporairement et redistribuées localement à chaque requête. Ce principe du miroir permet de limiter la consommation de bande passante, en réduisant le poids de la connectivité internationale. Pour le consommateur, ce système permet e diminuer sensiblement les temps de réponse. Reste l’aspect économique. Si les économies d’échelle réalisée grâce à l’achat en masse de bande passante, permettent de réduire le poids financier d’un tel investissement, se pose, toujours et de plus en plus, la question de l’efficacité économique d’un tel système, qui reste très coûteux. Entre performance et prix c’est l’avenir de la connexion satellite qui est remis en cause. Madagascar doit pourtant s’en accommoder faute d’alternative. Mais les militants d’un internet de qualité à Madagascar peuvent être rassurés. Le système vit ses dernières heures. L’arrivée du backbone le fera progressivement passer au rang des souvenirs.
Mathieu AUGER
Enjeux Challenger N°12-Décembre 2008
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