Le backbone comme messie
Le 13 février 2009La fibre optique n'est plus un doux rêve mais bel et bien une réalité...en cours de construction.
Les deux années à venir s’annoncent à ce titre comme le vrai virage pour l’internet malgache. Car si le backbone national est opérationnel depuis le 30 septembre, il faudra attendre 2009 et 2010 pour que la fibre optique relie la Grande île au reste de la planète. En juillet 2009, le câbler Lion de l’opérateur Orange reliera Madagascar aux autres îles de l’océan indien, La Réunion et Maurice. Ce câble régional sera ensuite connecté au câble international SAFE. Une prouesse technique qui soulève aujourd’hui encore un certain nombre d’interrogations. D’abord l’efficacité même de ce câble à l’internationale pose question. Selon certains observateurs, SAFE serait aujourd’hui totalement saturé. L’autre incertitude réside dans le schéma d’exploitation de ce réseau de fibre optique. Aujourd’hui, la législation malgache en termes de télécommunication, bien qu’en complète mutation, ne permet toujours pas à l’opérateur Orange de revendre de la communication internet à Madagascar. Les mois qui viennent lèveront peut-être cette barrière légale, mais pour l’heure, le réseau est inutilisable avant même d’être opérationnel. Géré à Madagascar par Telma, seul opérateur autorisé à revendre de la communication internet, l’avenir de l’autre câble paraît lui plus clair ; Prévu pour juin 2010, « le backbone des malgaches »comme l’appelle Patrick Pisal-Hamida, est le résultat de la collaboration financière de 25 opérateurs internationaux. Baptisé EASSy (pour East African Submarine System), ce câble devrait permettre, dès sa mise en service, de multiplier les débits par 10 sur la Grande île. Ce chiffre sera à nouveau multiplié par 10 après la première année d’exploitation. Avec Lion et EASSy, le statut de Madagascar en matière de NTIC et d’internet va évoluer. Les prix ne devraient pas, par contre, pas bouger, mais les services et la connexion seront largement meilleurs. Les gains d’efficacité promis par ces nouvelles technologies vont profondément modifier les habitudes de consommation des internautes malgaches, mais surtout du monde de l’entreprise, avec l’espoir d’offrir à la Grande île de nouvelles perspectives et de nouveaux marchés économiques.
Mathieu AUGER
Enjeux Challenger N°12-Décembre 2008