Internet : une culture qui peine à émerger à Madagascar
Le 13 février 2009Selon Patrick Pisal-Hamilda, Directeur Général de Moov, la différence du marché de l'internet avec celui du portable n'est pas seulement financière.
"A la différence du téléphone, pour utiliser internet, il faut savoir lire ou écrire" dit-il. De fait, le marché de l'internet est automatiquement plus restreint que celui de la téléphonie. Cet état de faire pourrait expliquer la tendance du secteur à pencher très nettement vers le monde de l'entreprise.
Aujourd'hui sur l'île, 80% de l'internet sont de l'entreprise. Si dans le monde entrepreneurial, on a bien compris la portée de l'internet (en termes d'échange, de visibilité, de conquête de marché), les vertus du web auraient encore bien du mal à s'imposer chez les particuliers. La meilleure preuve est en la consommation dans les cybercafés. L'utilisation de l'internet dans ces boutiques restent encore "basique" (tchat, mail, ...). De ce fait, la maîtrise de l'outil et de ses potentialités auprès du grand public est aujourd'hui le principal défi. Seule une politique de vulgarisation pourra favoriser un rééquilibrage entre particuliers et entreprises. Reste un détail et non des moindres, l'accès technique à internet. Comment militer pour internet dans des zones qui n'y sont pas tout simplement connectées? Le backbone national, en place depuis fin septembre, est un début de réponse à cette question. Mais le travail pour connecter chaque Malgache au réseau et désanclaver certaines régions isolées est encore long.
Mathieu AUGER
Enjeux Challenger N°12-Décembre 2008