Le STIF délocalise une action publique, François Hollande estime que c'est légal mais regrettable
Le 25 janvier 2013Le STIF, l'autorité organisatrice des transports en Île-de-France a provoqué une polémique en choisissant de collaborer avec une société délocalisée au Maroc pour gérer en partie ses relations client.
Bien que pénalisante pour la France, cette affaire a été menée dans un cadre légal
Le président François Hollande, interrogé par la presse, a affirmé qu'il incite les collectivités à prioriser le marché français, mais estime toutefois que les démarches de la STIF ont suivi la législation en vigueur. En effet, le président du STIF a choisi, suite à un appel d'offres un sous-traitant délocalisé au Maroc. Une démarche légale, certes, mais estimée pénalisante pour le marché de l'emploi en France.
Une décision à l'encontre des objectifs du gouvernement
Selon le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, il a fait part au patron du STIF d'une suggestion, celle de réétudier sa décision, sans résultats. M. Montebourg estime également que cette décision de délocaliser une offre publique manque de logique, alors que le gouvernement prône la relocalisation de l'emploi en France. Pour répondre au ministre, M. Huchon affirme dans un courrier que le code des marchés publics ne lui a laissé guère d'autres choix.
Webhelp, pour l'intérêt français
Philippe Jousset, coprésident de la société Webhelp, a confirmé les dires du ministre Montebourg, sur le manque de logique de cette décision par rapport à la politique du gouvernement sur les télécoms. Selon lui, il s'agit d'une décision purement financière, issue d'une commission technique, puisque les prix sont 50 % moins cher au Maroc.
À titre de rappel, Webhelp est prestataire de l'état depuis 2006, dans le cadre d'un marché public de 3 ans, reconduit en 2009. Webhelp représente 80 employés de relation client, dans deux plateformes téléphoniques, situées à Fontenay-le-Comte et à Saint-Avold. M. Jousset a demandé à ses deux principaux interlocuteurs de cette affaire, M. Huchon et M. Montebourg de reconsidérer cette décision, pour éviter de recourir à un plan de sauvegarde de l'emploi.
La société prestataire quant à elle, a donné un délai de quelques jours au STIF, pour décider de sa position finale. M. Huchon a donc jusqu'au vendredi 1er février pour se rétracter ou poursuivre le contrat.