Google accusé d'enfreindre la loi antitrust en Europe
Le 15 avril 2015Cinq ans d'enquête auront été nécessaires pour attaquer le géant américain, mais l'investissement semble avoir porté ses fruits. La Commission européenne vient officiellement de porter plainte contre Google pour violation de la loi antitrust.
Abus de position dominante
Google a beau être le premier moteur de recherche sur le web, il n'en est pas moins tenu de respecter les dispositions légales dans les pays où il s'implante. C'est ce que Bruxelles vient de lui rappeler en l'accusant de violer la loi antitrust européenne. En cause : les pratiques du géant américain qui privilégie ses propres liens commerciaux et services au détriment des autres résultats dans les pages de recherche. Il suffit d'ailleurs d'effectuer une recherche sur le moteur pour s'en rendre compte. La quasi-totalité des requêtes sur Google Search affiche les produits de la firme, dont notamment les résultats Adwords.
Il s'agit d'un nouveau coup dur pour Google qui était déjà dans le collimateur de la Commission européenne pour sa gestion peu transparente des données d'utilisateurs. Il a pourtant été blanchi aux États-Unis en 2013 dans le cadre d'accusations portant sur les mêmes faits.
Google risque une amende et un démantèlement de ses services en Europe
Si l'abus de position dominante et la violation des lois antitrust sont prouvés, Google peut être amené à payer une forte amende équivalant à 10 % de son chiffre d'affaires annuel. Il pourrait verser jusqu'à six milliards d'euros d'amende, soit la plus grosse somme jamais réclamée dans le cadre d'une violation des lois antitrust en Europe. Le Parlement européen souhaite même aller plus loin en demandant à ce que les activités de recherche et services commerciaux de la firme soient séparées. Une motion allant dans ce sens a d'ailleurs déjà été votée en novembre dernier.
Concrètement, Google serait tout simplement forcé de démanteler ses activités dans la zone Europe : seul le moteur de recherche sera accessible aux internautes du vieux continent. Un délai de deux mois a d'ores et déjà été donné à Google pour répondre aux accusations portées à son encontre.